La Caravane bleue
Celui qui prononçait le nom des Horreurs
Mon récit se situe après les incidents récents de la confrérie de Bercham dans les Monts Throal. Après avoir alerté le siège social de la fondation d’Amarante sur la menace théranne qui planait sur Grand-Foire, je m’y dirigeai au plus vite, afin d’évaluer les tenants et les aboutissants des périls que laissaient envisager la cargaison d’orichalque des galions perdus, récupérée par la compagnie légendaire de la redoutable navigatrice aérienne Sophie Ellis Bextor. Je voyageais en compagnie de mon fidèle compagnon de route Ombre Blanche, parachevant mon entraînement sur la riposte flèche lorsque l’occasion s’en présentait. Je me devais de rejoindre au plus vite la capitale, mon cœur ne pouvait pas savoir mon âme sœur en danger, il en était hors de question...
Nous arpentions les vastes plaines qui entourent Grand-Foire depuis seulement une journée, lorsque une pluie diluvienne vint nous surprendre de nuit, nous obligeant à trouver abri plus en avant de notre campement. C’est contre une pluie battante des plus vives que nous avancions, dans la pénombre la plus complète que mon quartz luminescent avait du mal à transpercer. Au bout d’une demi-heure de marche, alors que nos vêtements imbibés d’eau se faisaient de plus en plus lourd, nous aperçûmes les jeux de lumière chatoyants et dansants d’un feu dans une caverne de pierre. Il n’en fallut pas plus pour cesser nos recherches : peu importe avec qui nous devions partager cet abri de fortune, il s’agissait là d’une bien meilleure solution que de s’exposer aux éléments déchaînés.
Lors de notre entrée dans la grotte, une légère odeur de fruits grillés se fit sentir, lorsque les méandres de parois rocheuses nous permirent enfin d’apercevoir le feu, je vis alors un Obsidien, vêtu d’une longue robe au tissage d’apparat. Sur ses côtés, se trouvaient son sac de voyage duquel ressortaient les silex qui lui avaient permis à coup sûr d’allumer le feu ainsi qu’un grimoire à l’aspect plutôt usagé et recouvert d’une large épaisseur de cuir. Une vision dans l’Astral me permit de vérifier que l’Obsidien était seul en ces lieux, mais il me sembla dès lors que l’aura de ce dernier m’était familière…
Je m’approchai alors, les cheveux ruisselants d’eau de pluie…c’était bien cela…oui… l’élémentaliste Pierre, la Roque : un des mes anciens compagnons de route. Dès le premier coup d’œil, il nous reconnut aussi, en effet bien des choses nous liaient… mes premiers combats avaient été menés à ses côtés et mes premières victoires étaient nées de l’alliance de nos talents…
Comment oublier les épreuves que nous avions traversées ensemble ?
Pierre nous invita à prendre place autour de son feu et à faire sécher nos habits. Nous fîmes réchauffer quelques unes de nos rations au-dessus des flammes, tandis que les discussions se poursuivaient oscillant de nos passés à nos devenirs. La soirée déjà bien avancée s’écoula au plus vite tant et si bien que nos corps accablés par la confrontation avec les éléments ne tardèrent pas à montrer des signes de fatigue et à nous livrer au sommeil.
C’est en plein milieu de la nuit, alors que nous avions dormi seulement trois heures, qu’une succession de bruits des plus étranges nous réveilla tous trois. Tandis que nous approchions de plus en plus de l’entrée de la caverne, un chant mélancolique se faisait clairement entendre. Il s’agissait d’une sorte de complainte des plus moroses qui de temps à autres laissait entendre le bruit des fers que l’on entrecroise, de lourds et puissants cris de guerre, des cris de désespoir et d’agonie…
Je ne sais toujours pas s’il s’agissait des effets du chant qui se faisait entendre, mais mon cœur plongea dans le désespoir le plus profond. Sortant de cette aphasie quelques instants après, je me ruai d’un bond sur ma rapière, Ténèbre, que je gardai au poing. Je me jetai au-dehors, bien décidé à trouver la cause de cette agitation nocturne, tandis que mes compagnons restaient à l’entrée de la caverne. Je me déplaçai dans la plaine ténébreuse, à la lumière de mon quartz luminescent, guidé par les terribles bruits de bataille qui faisaient rage à l’extérieur. Lorsque je crus arriver à l’épicentre du lieu d’où provenaient les cris de rage et d’agonie, je ne vis rien… le néant…et par-dessus toute autre chose… les bruits qui m’entouraient semblèrent s’évanouir, en même temps que la pluie qui s’abattait, et qui cessa brusquement.
Je rentrai donc, déçu de n’avoir rien trouvé et rongé par le mystère qui venait de m’entourer. De retour, je fis à nouveau sécher mes vêtements tandis que de son côté, Pierre semblait réfléchir tout en feuilletant les pages de son grimoire. Lorsque nous fûmes tous autour du feu, ce dernier nous raconta une vieille légende dont il avait le souvenir. D’après lui, il y a bien longtemps, un combat terrible contre une horreur de grande puissance avait été mené dans la région. Depuis cette époque, il reste des réminiscences de cet événement qui se matérialisent sous la forme de chants mélancoliques et de cris de bataille. Devant le savoir et les connaissances de Pierre, nous plongeâmes à nouveau dans un profond sommeil, nos pensées fixées vers ce mythe des temps anciens.
C’est un soleil des plus radieux qui berça la matinée suivante, le temps était propice à la chasse et à la cueillette d’autant plus que nos rations s’amenuisaient. Tandis que nous étions occupés à chasser au sommet d’une vallée, nous aperçûmes au fond de celle-ci une caravane dont les toiles et les chariots semblaient tous bleus. Avec un peu de chance, ces derniers voyageaient probablement vers Grand-Foire, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’autres villes à des dizaines de lieues à la ronde, nous décidâmes donc de nous présenter à ce cortège.
Après une bonne demi-heure passée à dévaler les pentes escarpées de la colline sur laquelle nous nous trouvions, nous arrivâmes enfin au niveau du convoi. Ainsi que je l’avais dénoté, que ce soit au niveau des revêtements ou de la décoration des quatre carrioles, le bleu semblait dominer. Nous nous présentâmes avec le plus de déférence possible aux voyageurs itinérants : il s’agissait en réalité d’une troupe de saltimbanques qui devait se rendre à Grand-Foire.
Cette dernière possédait un chef qui répondait au nom de Modrane Duramoc, il s’agissait d’un nain assez âgé qui dégageait beaucoup de sagesse, il était très poli et curieux, nous posant tout un tas de questions sur nos origines et le kaer dont nous provenions. Au devant de cette caravane se trouvaient deux frères jumeaux : Do et Ré. Deux nains vêtus comme des saltimbanques qui semblaient vouer leurs existences à la fanfaronnade. Heureusement pour eux, le convoi était protégé par un maître d’armes fier et orgueilleux, un humain de bonne constitution du nom d’Andréas Bolko. Ce dernier était assisté dans son labeur par trois orques obéissants d’une vingtaine d’années : Jean Hollen, Guerek Kitham et Kithal Firens.
Il y avait aussi une magnifique humaine au langage aiguisé et piquant répondant au doux nom de Torri Baël qui assurait le poste de cartographe dans cette expédition. D’autre part, j’eus l’occasion d’apercevoir l’apprenti sorcier Gilles Eniok. Un nain d’une vingtaine d’année qui appréciait voyager dans Barsaive avec ses compagnons et qui en profitait pour développer ses talents. Les caravaniers disposaient même d’une cuisinière de très bonne réputation du nom de Cyléa Fellan, une vieille femme de quatre-vingt ans. L’entretien du matériel et des armes était confié à un armurier nain du nom de Garak Hachefer qui avait installé une forge dans l’un des chariots.
Enfin, il y avait un personnage énigmatique que les caravaniers appelaient Soël d’Amenlune. Mais un souci se présentait quant à ce personnage. Que ce soit Ombre Blanche, Pierre ou moi-même, nous n’arrivions pas à le voir alors que les caravaniers le disaient à nos côtés…
Cette petite équipée et notamment son chef de file : Modrane Duramoc accepta avec plaisir que nous les accompagnions jusqu’à Grand-Foire. Ainsi, nous prîmes la route à leurs côtés. La première soirée fût des plus festives, chacun des voyageurs venait nous saluer et nous rencontrer, Cyléa Fellan avait préparé un repas des plus exceptionnels qui nous avait fait regretter de ne pas s’être arrêtés depuis bien longtemps dans une auberge. La soirée et la nuit se passèrent au mieux…
Le lendemain, un petit déjeuner des plus copieux nous fut servis et le convoi de caravanes se remit en marche de très bonne heure. La matinée se passa au mieux, rien ne vint altérer le cours de notre route. C’est après le repas de midi de Cyléa Fellan que nous reprîmes à nouveau la route. Une demi-heure après, Jean Hollen, Guerek Kitham et Kithal Firens qui étaient partis en éclaireur revinrent au galop en direction de la caravane et nous avertirent d’une embuscade tendue par des bandits non loin de là.
Sur les conseils avisés d’Andréas Bolko qui assurait la sécurité du convoi, nous prîmes place à l’intérieur de la caravane de Garak Hachefer et nous cachâmes afin de surprendre nos assaillants. Nous arrivions à proximité du lieu décrit par les éclaireurs lorsque je jetai un rapide coup d’œil dans l’Astral afin de d’apercevoir nos futurs adversaires. Bien au contraire de détecter ces derniers, j’aperçus avec stupeur juste à mes côtés, dans la caravane, un elfe majestueux au longs cheveux blancs, vêtu d’une robe de sorcier bleue nuit, parsemée de lunes dorées, et tenant entre ses mains un vieux grimoire à l’aspect usagé.
S’agissait-il du fameux Soël d’Amenlune dont les caravaniers ne cessaient pas de nous parler ?
Je n’eus pas le temps de répondre à ma question car au dehors l’assaut commençait : Andréas Bolko, Pierre, Ombre Blanche et moi-même déboulèrent sur l’ennemi en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Les flèches acérées d’Ombre Blanche envoyaient les brigands au tapis, tandis que je terrassais les combattants qui me faisaient face grâce à une danse des airs tourbillonnante, évitant par la même occasion le tapis de glace de Pierre qui déstabilisa tous nos opposants. De plus un mystérieux éclair vint clouer les brigands au sol… nul doute qu’il s’agissait de l’aide de Soël d’Amenlune. Une fois la victoire assurée, le convoi reprit sa course habituelle en direction de Grand-Foire, et le reste de la journée se passa au mieux.
Le lendemain fut une journée des plus paisibles, néanmoins nous assistâmes, mes camarades et moi à une scène des plus burlesques. En effet, Andréas Bolko fit en pleine journée des avances, plutôt bien tournées d’ailleurs, à Torri Baël qui les refusa ardemment en décochant au maître d’armes une gifle des plus monumentales. L’atmosphère de la journée se révéla donc des plus électriques et les sourires semblaient fleurir de part et d’autres au sein des caravaniers, mais nul ne disait mot car Andréas Bolko passait pour être très susceptible. Le soir venu, le repas servi ravit tous les affamés, je ne pus m’empêcher comme par défi, par rapport à Andréas Bolko, de lancer un sourire des plus ravageurs à Torri Baêl au cours de ce dernier. L’humaine m’y répondit favorablement échangeant ensuite au cours de la soirée quelques regards imprégnés de douceur.
Avec autant de discrétion que possible, je convins avec elle d’un bain de minuit dans une rivière, non loin de notre campement. C’est donc comme une ombre que je me rendis au rendez-vous qui m’incombait, me jouant avec discrétion des rondes nocturnes de Jean Hollen, Guerek Kitham, Kithal Firens et Andréas Bolko. C’est sous la pâle lueur lunaire que je découvris le corps d’albâtre dénudé de Torri qui vint s’échouer dans mes bras en se laissant aller à de longues caresses et de tendres baisers durant près d’une bonne heure. Je regagnai ensuite le campement, tel un félin, le sentiment du devoir accompli mais hanté par de terribles regrets...
Comment avais-je pu faire cela à ma Lady ???
Désormais, j’en étais sûr…j’étais amoureux…
Les trois journées suivantes se déroulèrent à peu de choses près sans encombre. Le cinquième jour, nous fîmes une halte dans un hameau de la région où les caravaniers en profitèrent pour refaire le plein de vivres. Au sixième jour de notre voyage, nous entrâmes dans une zone souillée et chaotique : la Vision Astrale m’apprit que des réminiscences d’une Horreur aux pouvoirs terribles en étaient la cause. Plus que jamais sur nos gardes, nous avançâmes toute la journée dans cette zone désertique de marais lugubres et de bosquets fantomatiques dans lesquels régnaient des ombres dansantes et virevoltantes ainsi qu’une brume lourde et épaisse qui réduisait considérablement notre champ de vision.
La soirée arriva très vite, une fois le repas servi et consommé, je pris place aux côtés de Jean Hollen, Guerek Kitham, Kithal Firens afin de monter la garde du campement, dans cette région hostile. Tandis que je sondai l’Astral, espérant déloger quelques éventuels rôdeurs, maraudeurs, et autres Horreurs, j’aperçus le sorcier Soël d’Amenlune qui rentrait dans la caravane que l’on nous avait désigné comme la sienne. J’avertis sur le champ mes compagnons et nous nous rendîmes à l’intérieur de celle-ci.
Cette dernière était vide... Elle était équipée d’un large bureau sur lequel reposaient de multiples flacons, des potions diverses et des parchemins griffonnés de formules et d’incantations magiques que Pierre déchiffrait grâce à ses compétences. Il y avait de même un coffre dont nous finîmes par trouver la clé après quelques recherches. Pierre y découvrit un grimoire… pas de doute, c'était celui que j’avais vu lors de l’embuscade des brigands… celui de Soël d’Amenlune…
L’élémentaliste obsidien resta plongé une bonne heure dans l’ouvrage avant de pouvoir nous dire de quoi il traitait. Une fois ce temps écoulé, il nous apprit qu’il s’agissait d’une incantation des plus complexes et des plus élaborées faisant appel à la magie du sang et dont le but était de bannir dans l’Astral une Horreur du nom de Jab-Bac-Soc. De plus, il ajouta que ce bannissement ne pouvait être effectué que par quatre personnes positionnées en direction des points cardinaux et que l’Horreur devait se trouver au centre de l'étoile ainsi formée pour que le bannissement fonctionne…
Fort de ce nouveau savoir, nous regagnâmes nos couches au plus vite, en emportant le grimoire, afin de réfléchir au calme à cette récente découverte sur laquelle nous venions de tomber. Tandis que Pierre réfléchissait de son côté, ne quittant pas des yeux le grimoire, Ombre Blanche et moi mirent en commun nos connaissances sur les Horreurs afin de rassembler des informations sur la dénommée Jab-Bac-Soc. Nous nous rappelâmes qu’il s’agissait d’une Horreur essentielle, mais l’avancée de nos recherches s’arrêta là et nous nous couchâmes ainsi, l’esprit tourmenté par une foule de questions sans réponses…
Le lendemain, la caravane se mit en route de bonne heure. En principe, il nous restait une journée et demie de voyage avant de regagner Grand-Foire. Nous empruntions les sentiers escarpés qui nous faisaient quitter les collines environnantes de Grand-Foire pour atteindre afin le plateau sur lequel la ville bazar se trouvait. Mais le chariot de Torri Baël perdit une roue…
Nous profitâmes de cet incident pour faire une halte, tandis que Garak Hachefer s’occupait de réparer de manière provisoire le chariot, en attendant de le consolider une fois arrivé à la capitale. Les discussions allaient bon train entre Pierre, Ombre Blanche et moi-même. D’autant plus que l’elfe était particulièrement affable ce jour-là. Tandis que ce dernier nous vantait l’efficacité de sa Flèche de feu, soudain des cris d’agonie et de douleur vinrent rompre la paix de notre halte. Lorsque je me retournai, c’est une gerbe de sang répandue au sol qui attira mon attention en premier lieu… et puis… à seulement une dizaine de mètres de nous se trouvait… oui… elle… Jab-Bac-Soc… un félin d’ombres et de ténèbres dont les griffes imposantes laissaient de larges et profondes empreintes au sol et la mâchoire terrifiante garnie de dizaines de crocs déchiquetait tour à tour Andréas, Torri et le reste des caravaniers…
C’est alors que le sorcier Soël d’Amenlune nous apparut, hurlant d’effectuer au plus vite le sort de bannissement et prenant position à nos côtés afin de réaliser l’incantation. Tandis que nous avions tous pris nos positions et que Pierre s’apprêtait à réaliser l’incantation, l’horreur finissait de décimer les caravaniers impuissants devant une telle créature.
Il fallait que cette dernière entre au centre de notre pentacle…mais comment ???
Sans réfléchir, je dégainai Ténèbre de mon fourreau, la brandissant face à l’horreur et me positionnant au centre de l'étoile formée par mes compagnons et Soël d’Amenlune, je commençai à proférer à l’égard de l’horreur des provocations sarcastiques des mieux tournées. Afin de garantir le succès de ma manœuvre, je me permis d’enfreindre les interdits en hurlant le nom de l’Horreur pour que celle-ci ne se retourne que plus vite dans ma direction.
Jab-Bac-Soc !!!
L’Horreur s’avança vers nous, si vite que quelques secondes lui suffirent à arriver à mon niveau. Pendant son déplacement, elle frappa Ombre Blanche de sa sombre sorcellerie et entra finalement dans le cercle. J’échappai de peu à ses griffes tranchantes comme des lames de rasoir et regagnai ma place au plus vite. Sur ces agissements, Pierre mit tout son cœur à incanter la formule du grimoire de Soël d’Amenlune tandis que Jab-Bac-Soc poussait des rugissements surnaturels qui me firent frissonner de tout mon être. Suite à la fin du rituel, le corps de l’Horreur commença à se dissiper et à passer progressivement dans le plan Astral…
Lorsqu’elle s’aperçut qu’elle était dupée, Jab-Bac-Soc se retourna vers moi et avant que son corps éthéré ne disparaisse, une violente douleur me frappa au cou… Je tombai à genoux sous l’impact… désormais Jab-Bac-Soc et moi étions liés…
Le sort de bannissement estompé, un long silence régna sur la lande sanguinolente, ce dernier fut rompu par une vive rafale de vents qui vint balayer nos visages. Par la suite, Soël d’Amenlune nous raconta que la caravane de Modrane Duramoc était vieille de 60 ans et qu’elle avait été chargé par le Kaer Keroll d'aller explorer Barsaive pour savoir si les Horreurs avaient complètement disparu de sa surface. Une poignée de volontaires était donc partis sur les chemins, pour aller recueillir ces précieuses informations. Malheureusement en route, ils avaient rencontré une Horreur majeure : Jab-Bac-Soc. La troupe n’avait rien pu faire face à une telle abomination : les guerriers tombèrent les uns après les autres et rageant devant cette infortune, le magicien Soël d'Amenlune entreprit un sort désespéré pour piéger Jab-Bac-Soc avec lui : il employa ainsi la magie du sang.
Le sort trompa l'horreur, elle était désormais liée à jamais à la caravane et à ses fantômes qui devaient revivre pour l'éternité la dernière semaine avant leur mort, où Jab-Bac-Soc exécutait son massacre. Ressentant à chaque reprise, le désespoir et le désarroi qui avaient été les leurs lors du carnage du félin de ténèbres. Une fois son récit terminé, Soël nous quitta en nous remerciant de d’avoir libéré la caravane de son lourd fardeau. Mes compagnons et moi-même prîmes la route vers Grand-Foire où notre destinée de Dragonautes nous attendait…
- Gil Galad Pointe d'Argent